Le secteur minier 3T au Burundi a fait face à de nombreux défis et, limité par le manque de financements et des difficultés politiques, n’a jamais atteint son potentiel. Cependant, le gouvernement et les compagnies minières se sont battus pour établir l’approvisionnement responsable de 3T et l’avenir semble désormais beaucoup plus lumineux pour 2017. Le programme iTSCi et le ministère burundais de l’énergie et des mines (MEM) ont décidé de travailler ensemble en 2011, mais ce n’est qu’en 2014 que l’investissement des entreprises et le gouvernement lui-même ont permis d’entreprendre des opérations sur le terrain et de commencer les formations à la traçabilité. Les partenaires ont fait des progrès significatifs et en 2015, après un an de mise en œuvre iTSCi, 34 mines et tous les exportateurs autorisés à opérer dans le pays étaient membres du programme. Cependant, la crise politique qui s’est déroulée autour de la réélection du Président Pierre Nkurunziza en avril 2015 a été le plus grand défi jusqu’à présent et a presque conduit à la fermeture d'iTSCi au Burundi.

Préparation du site pour commencer l'exploitation des minerais sur le site Kidunduri [photo: PACT]
De nombreuses entreprises importantes du secteur minier 3T ont suspendu leurs opérations dans le pays en mai 2015, tandis que seulement trois exportateurs sont restés. En conséquence, le marché s’est asséché et de nombreuses mines ont également suspendu leurs activités. Plus de 30% des mines étaient inactives et la production était extrêmement faible, réduisant le financement de l’industrie pour les travaux de soutien essentiels. Toutefois, grâce au financement du ministère des affaires étrangères néerlandais (DMFA) et aux contributions de certains membres de l’ICSI, les activités ont pu se poursuivre. «Sans le soutien additionnel du DMFA, nous aurions dû fermer le bureau. La production était si faible qu’elle ne pouvait pas financer le projet et nous devions laisser partir la plupart de notre personnel», a rappelé Jean-Baptiste Sabukwigura, chef d’équipe ITSCI au Burundi.

Durant la crise, iTSCi a continué à former des agents de terrain MEM, organisé environ 100 visites sur des sites miniers et aux exportateurs, pour vérifier attentivement la situation sécuritaire, discuté de la situation avec les entités gouvernementales et a continué à gérer les étiquettes et la collecte de données. En 2016, les investisseurs ont commencé à revenir au Burundi et en juillet 2016, une nouvelle maison d’achat (Burundi Mineral Exports BME) a commencé ses activités. «Nous avons décidé de lancer des activités au Burundi parce que la sécurité s’améliorait», explique Dieudonné Ndayikeje, directeur des opérations BME au Burundi. «Depuis, nous avons réalisé 11 exportations».
Pour Pascal Nyandwi, directeur de la mine Kidunduri, c’était le signal tant attendu que les activités pouvaient reprendre. «La mine Kidunduri est entrée au programme ITSCI en octobre 2014, mais a dû fermer en mai 2015 parce que personne n’achetait notre production. La mine a été ré-ouverte en octobre 2016. Pour lui et beaucoup d’autres il n’y a aucun doute: le travail d'ITSCI durant la crise a minimisé l’impact sur la crédibilité des secteurs miniers 3T au Burundi.
La continuité du travail de MEM et d'iTSCi pendant la crise a permis aux quantités grandissantes de wolframite, de tantalite et de cassitérite de devenir désormais disponible du Burundi, comme l'amélioration de la sécurité, de l’investissement et de la production offre une nouvelle opportunité pour 2017.

Préparation du site pour commencer l'exploitation des minerais sur le site Kidunduri [photo: PACT]